par Samuel McKeith et Praveen Menon
Les Australiens ont rendu hommage dimanche aux victimes de l'attaque commise une semaine auparavant sur la célèbre plage de Bondi à Sydney lors d'un rassemblement pour la fête juive de Hanoukka.
Alors que les drapeaux avaient été mis en berne sur tous les bâtiments publics à travers le pays, l'Australie a observé une minute de silence à 18h47 (07h47 GMT), soit l'heure exacte du début de l'attaque commise par deux hommes armés ayant fait 15 morts et des dizaines de blessés.
Les chaînes de télévision et les stations de radio ont suspendu leurs programmes lors de cette minute.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont assisté à une cérémonie sur la plage de Bondi, placée sous haute sécurité avec des tireurs d'élite déployés sur les toits et des vedettes de la police en mer.
Parmi les nombreux dirigeants présents, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a été hué à son arrivée puis à nouveau lorsque son nom a été cité lors de la cérémonie. Assis au premier rang du public, la tête couverte d'une kippa, il n'était pas prévu qu'il prenne la parole lors de cet événement.
Ses détracteurs accusent son gouvernement de centre-gauche de ne pas lutter avec suffisamment de fermeté contre l'antisémitisme depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza à la suite de l'attaque du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.
Le gouvernement rétorque qu'il dénonce avec constance toute manifestation d'antisémitisme depuis deux ans et qu'il a fait adopter une loi contre les discours d'incitation à la haine. Il a expulsé l'ambassadeur d'Iran cette année après avoir accusé Téhéran d'implication dans deux incendies criminels à caractère antisémite.
Parmi les participants à la cérémonie figurait aussi le père d'Ahmed al Ahmed, surnommé en Australie le "héros de Bondi" pour avoir désarmé l'un des deux assaillants.
Les autorités ont invité les Australiens à allumer une bougie chez eux ce dimanche soir, avant la huitième et dernière journée de Hanoukka, la "fête des lumières" dans la tradition juive.
Les deux auteurs présumés de l'attaque du 14 décembre sont un père et son fils. Sajid Akram, âgé de 50 ans, a été abattu par la police sur les lieux de l'attaque. Son fils de 24 ans, Naveed Akram, blessé par des tirs de la police, est sorti du coma mardi. Il a été mis en examen notamment pour meurtres et actes de terrorisme et reste officiellement en détention à l'hôpital.
Les autorités australiennes pensent qu'ils ont été inspirés par le groupe Etat islamique.
Anthony Albanese a annoncé dimanche un audit des services de sécurité et de renseignement du pays.
(Sam McKeith à Sydney, rédigé par Praveen Menon, version française Bertrand Boucey)

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